Ministre des Affaires EtrangÚres, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
NĂ©gociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique

Prof. Robert Dussey

Ministre des Affaires EtrangÚres, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
NĂ©gociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique​

Le Togo et l’Inde souhaitent resserrer leurs liens

Robert Dussey, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, s’est entretenu mercredi Ă  New Delhi avec son homologue indien, Sushma Swaraj, en marge du 3e sommet Inde-Afrique.

La coopĂ©ration entre LomĂ© et Delhi s’est dĂ©veloppĂ©e ces derniĂšres annĂ©es. Les diffĂ©rents projets financĂ©s par l’Exim Bank (agriculture, Ă©nergie) dĂ©passent les 100 millions de dollars.

Les discussions ont notamment portĂ© sur les questions sĂ©curitaires en Afrique et la lutte contre le terrorisme. A cet Ă©gard, M. Dussey a indiquĂ© Ă  son interlocuteur que son pays, en coopĂ©ration avec l’Union africaine, se prĂ©parait Ă  organiser une confĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© maritime Ă  laquelle l’Inde est conviĂ©e.

La chef de la diplomatie indienne s’est fĂ©licitĂ© de la qualitĂ© des Ă©changes et a souhaitĂ© un raffermissement de la coopĂ©ration bilatĂ©rale.

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‘L’ambition de l’Inde est de parvenir Ă  un dĂ©veloppement partagĂ© avec le Togo et avec l’Afrique. Nous allons tout mettre en Ɠuvre pour y parvenir et le sommet qui s’ouvre jeudi en est l’illustration’, a dĂ©clarĂ© Mme. Swaraj.

Si Delhi n’est pas encore perçue, sauf exceptions, comme un acteur majeur sur le continent africain, ses Ă©changes avec lui se dĂ©veloppent pourtant de façon quasi exponentielle, passant de 3 milliards de dollars en 2000 Ă  … 70 milliards en 2014. Encore loin derriĂšre, bien sĂ»r, de la Chine dont le commerce avec l’Afrique frĂŽle les 200 milliards de dollars, soit plus que le PIB des 30 plus petites Ă©conomies africaines. Le ralentissement de la croissance chinoise, pourtant, devient sensible, occasionnant des annulations d’investissements ou de contrats.
C’est dire que l’Inde apparaĂźt, pour les dirigeants africains, comme une alternative Ă  ne pas nĂ©gliger. Ses 8 % de croissance annuelle alimentent une trĂšs forte demande de matiĂšres premiĂšres prĂ©sentes sur leur sol. MalgrĂ© sa taille, elle doit importer l’essentiel de son pĂ©trole et souhaiterait que l’Angola et le NigĂ©ria l’aident Ă  rĂ©duire sa dĂ©pendance Ă  l’égard du monde arabe.

L’enjeu est aussi politique pour une Inde dont le nouveau pouvoir cherche Ă  s’affirmer sur la scĂšne internationale. Visant Ă  terme un siĂšge permanent au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations-Unies (PĂ©kin a le sien), Delhi n’ignore pas, comme bien d’autres avant elle, que le continent africain reprĂ©sente, dans son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, plus d’une cinquantaine de voix.

L’Inde quitte son profil relativement bas dans la rĂ©gion et devient un protagoniste du continent africain avec lequel il faut compter.

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