Robert Dussey, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, sâest entretenu mercredi Ă New Delhi avec son homologue indien, Sushma Swaraj, en marge du 3e sommet Inde-Afrique.
La coopĂ©ration entre LomĂ© et Delhi sâest dĂ©veloppĂ©e ces derniĂšres annĂ©es. Les diffĂ©rents projets financĂ©s par lâExim Bank (agriculture, Ă©nergie) dĂ©passent les 100 millions de dollars.
Les discussions ont notamment portĂ© sur les questions sĂ©curitaires en Afrique et la lutte contre le terrorisme. A cet Ă©gard, M. Dussey a indiquĂ© Ă son interlocuteur que son pays, en coopĂ©ration avec lâUnion africaine, se prĂ©parait Ă organiser une confĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© maritime Ă laquelle lâInde est conviĂ©e.
La chef de la diplomatie indienne sâest fĂ©licitĂ© de la qualitĂ© des Ă©changes et a souhaitĂ© un raffermissement de la coopĂ©ration bilatĂ©rale.
âLâambition de lâInde est de parvenir Ă un dĂ©veloppement partagĂ© avec le Togo et avec lâAfrique. Nous allons tout mettre en Ćuvre pour y parvenir et le sommet qui sâouvre jeudi en est lâillustrationâ, a dĂ©clarĂ© Mme. Swaraj.
Si Delhi nâest pas encore perçue, sauf exceptions, comme un acteur majeur sur le continent africain, ses Ă©changes avec lui se dĂ©veloppent pourtant de façon quasi exponentielle, passant de 3 milliards de dollars en 2000 Ă … 70 milliards en 2014. Encore loin derriĂšre, bien sĂ»r, de la Chine dont le commerce avec lâAfrique frĂŽle les 200 milliards de dollars, soit plus que le PIB des 30 plus petites Ă©conomies africaines. Le ralentissement de la croissance chinoise, pourtant, devient sensible, occasionnant des annulations dâinvestissements ou de contrats.
C’est dire que lâInde apparaĂźt, pour les dirigeants africains, comme une alternative Ă ne pas nĂ©gliger. Ses 8 % de croissance annuelle alimentent une trĂšs forte demande de matiĂšres premiĂšres prĂ©sentes sur leur sol. MalgrĂ© sa taille, elle doit importer lâessentiel de son pĂ©trole et souhaiterait que lâAngola et le NigĂ©ria lâaident Ă rĂ©duire sa dĂ©pendance Ă lâĂ©gard du monde arabe.
L’enjeu est aussi politique pour une Inde dont le nouveau pouvoir cherche Ă s’affirmer sur la scĂšne internationale. Visant Ă terme un siĂšge permanent au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations-Unies (PĂ©kin a le sien), Delhi nâignore pas, comme bien dâautres avant elle, que le continent africain reprĂ©sente, dans son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, plus dâune cinquantaine de voix.
LâInde quitte son profil relativement bas dans la rĂ©gion et devient un protagoniste du continent africain avec lequel il faut compter.