Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise, Ă©tait lâinvitĂ© mardi Ă Londres du Chatam House (Royal Institute of International Affairs), un club de rĂ©flexion stratĂ©gique, sur le thĂšme de la piraterie maritime dans le Golfe de GuinĂ©e. La prĂ©sence de M. Dussey nâest pas fortuite. Son pays organisera le 15 octobre prochain un sommet international sur la sĂ©curitĂ© maritime en coopĂ©ration avec lâUnion africaine.
Le ministre a rappelĂ© la part prĂ©pondĂ©rante de lâĂ©conomie maritime dans lâĂ©conomie gĂ©nĂ©rale des Etats cĂŽtiers et insulaires. Elle atteint au moins 70% du PIB et constitue Ÿ des ressources fiscales. Les pays enclavĂ©s dĂ©pendent stratĂ©giquement des flux commerciaux maritimes transitant par les Etats riverains des ocĂ©ans. 92% des Ă©changes Ă destination et en provenance de lâAfrique se font par la voie maritime.
Câest dire si la sĂ©curitĂ© maritime est une prĂ©occupation, non seulement pour le Togo, mais pour lâensemble de la rĂ©gion ouest-africaine.
En organisant un sommet Ă LomĂ©, les autoritĂ©s togolaises et lâUnion africaine espĂšrent parvenir Ă lâadoption et la signature dâune charte africaine relative Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la sĂ»retĂ© maritimes et au dĂ©veloppement. Le volet environnement nâest pas nĂ©gligĂ©, au contraire.
Le projet de charte entend contribuer Ă la mise en Ćuvre dâune politique commune de pĂȘche et dâaquaculture permettant la conservation, la gestion et lâexploitation des stocks de poissons. Elle prĂ©conise aussi des mesures efficaces de lutte contre la pĂȘche illĂ©gale qui entraĂźne des manques Ă gagner considĂ©rables aux pays concernĂ©s.
âLâimpact de la criminalitĂ© en mer et des trafics illicites de tout genre transitant par la mer, entre autres, qui ruinent ce pilier Ă©conomique vital quâest lâespace maritime, dĂ©passe tout entendement et est devenu un sujet majeur de prĂ©occupation pour tous les gouvernements, et ceux dâAfrique en particulierâ, a dĂ©clarĂ© Robert Dussey lors de son exposĂ©.
LâUnion Africaine et ses Etats membres, soutenus par la communautĂ© internationale, entendent tenir lâeffort dans la durĂ©e et faire de la lutte contre lâinsĂ©curitĂ© maritime lâune de leurs prioritĂ©s de premier ordre, a ajoutĂ© lâofficiel togolais.
Outre le risque pour les Ă©changes Ă©conomiques, lâinsĂ©curitĂ© en mer, sous toutes ses formes, constitue une menace rĂ©elle contre la paix, la sĂ©curitĂ© et le dĂ©veloppement du continent.
âLes problĂšmes, auxquels lâAfrique est confrontĂ©e en ce qui concerne la protection de ses espaces maritimes qui exige une mobilisation collective, justifient nĂ©cessairement la tenue de la confĂ©rence de LomĂ© et lâimpĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de disposer dâun instrument juridique qui facilite la rĂ©glementation et la coordination des interventions en mer tout en favorisant Ă©galement une gouvernance maritime harmonieuse et efficace au profit du progrĂšs socioĂ©conomiqueâ, a dĂ©clarĂ© M. Dussey.