Ministre des Affaires EtrangÚres, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
NĂ©gociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique

Prof. Robert Dussey

Ministre des Affaires EtrangÚres, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
NĂ©gociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique​

Paix en Afrique : la contribution togolaise

Le Togo a Ă©tĂ© Ă©lu la semaine derniĂšre au Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© (CPS) de l’Union africaine. Il y siĂšgera pour 2 ans. Cet organe a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour prendre en charge directement la rĂ©solution des conflits sur le continent. L’équivalent du Conseil de sĂ©curitĂ© pour les Nations Unies.

En cette pĂ©riode troublĂ©e en Afrique avec les crises Ă  rĂ©pĂ©tition et la contagion extrĂ©miste, le Togo fera entendre sa voix au CPS et tentera d’apporter des solutions, explique Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise.

Republicoftogo.com : Le prĂ©sence de votre pays au CPS est-elle de nature Ă  contribuer Ă  attĂ©nuer les maux qui frappent l’Afrique ?

Robert Dussey : Je dois d’abord rappeler que le Togo a dĂ©jĂ  siĂ©gĂ© au CPS, en 2004. Mon pays s’engage Ă  remplir ses obligations en contribuant Ă  la promotion et au maintien de la paix et de la sĂ©curitĂ© en Afrique, Ă  participer aux efforts de rĂšglement des conflits et Ă  soutenir les initiatives rĂ©gionales pour le rĂšglement des conflits.

Le Togo s’est  toujours montrĂ© prĂȘt Ă  contribuer, sous l’égide  de l’UA et de l’ONU, Ă  participer aux opĂ©rations de maintien de la paix. Il a Ă©tĂ© le premier pays Ă  envoyer des troupes au Mali, sa prĂ©sence au sein de l’ONUCI en CĂŽte d’Ivoire date du dĂ©but de la crise. Nous avons Ă©galement un contingent au Darfour.

C’est dire qu’en matiĂšre de protection de la paix, le Togo est loin d’ĂȘtre inactif.

Republicoftogo.com : L’Union africaine n’enverra pas de troupes pour le moment au Burundi. Est-ce un Ă©chec ?

Robert Dussey : Je ne le crois pas car le dialogue se poursuit avec les autoritĂ©s de Bujumbura. L’UA a choisi de privilĂ©gier la discussion avec le Burundi et de surseoir Ă  l’envoi d’une ‘mission de stabilisation’.

Les chefs d’Etat, soucieux pour certains de ne pas crĂ©er un prĂ©cĂ©dent, Ă  savoir l’envoi d’une force militaire dans un pays sans son aval, sont donc convenus de dĂ©pĂȘcher une dĂ©lĂ©gation de trĂšs haut niveau pour en discuter avec le gouvernement burundais. L’essentiel est de trouver une issue Ă  la crise quelque soit la mĂ©thode utilisĂ©e.

Republicoftogo.com : Outre les guerres civiles et les conflits tribaux, l’Afrique doit fait face Ă  la menace terroriste. Comment le Togo compte-t-il mettre Ă  profit sa prĂ©sence au CPS pour contribuer Ă  la lutte contre la gangrĂšne extrĂ©miste ?

Robert Dussey : Le chef de l’Etat a maintes fois rappelĂ© son engagement Ă  combattre le terrorisme par tous les moyens. Il prĂ©conise une coopĂ©ration plus active avec les pays africains et la communautĂ© internationale. ParallĂšlement, il faut s’interroger sur les raisons de cette montĂ©e extrĂ©miste souvent liĂ©e Ă  la pauvretĂ© et au sentiment de certains jeunes qui ne voient pas d’avenir. Au sein du CPS, notre mission consistera d’abord Ă  tenter de prendre les bonnes mesures pour anĂ©antir les rĂ©seaux terroristes, mais aussi Ă  faire en sorte que la lutte contre la pauvretĂ© soit une prioritĂ© de l’organisation car tout est liĂ©.

Republicoftogo.com : Le thĂšme de la sĂ©curitĂ© sera Ă©voquĂ© le 15 octobre prochain Ă  LomĂ© lors de la confĂ©rence de l’UA sur la sĂ©curitĂ© maritime

Robert Dussey : Effectivement. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont convenu de se retrouver le 15 octobre Ă  LomĂ© pour parler sĂ©curité maritime et dĂ©veloppement en Afrique. Ils ont aussi souhaitĂ© que le sommet parvienne Ă  l’adoption d’une charte africaine relative Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la sĂ»retĂ© maritime. C’est trĂšs important pour aboutir Ă  des solutions concrĂštes.

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