Le Togo a Ă©tĂ© Ă©lu la semaine derniĂšre au Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© (CPS) de lâUnion africaine. Il y siĂšgera pour 2 ans. Cet organe a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour prendre en charge directement la rĂ©solution des conflits sur le continent. LâĂ©quivalent du Conseil de sĂ©curitĂ© pour les Nations Unies.
En cette pĂ©riode troublĂ©e en Afrique avec les crises Ă rĂ©pĂ©tition et la contagion extrĂ©miste, le Togo fera entendre sa voix au CPS et tentera dâapporter des solutions, explique Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise.
Republicoftogo.com : Le prĂ©sence de votre pays au CPS est-elle de nature Ă contribuer Ă attĂ©nuer les maux qui frappent lâAfrique ?
Robert Dussey : Je dois dâabord rappeler que le Togo a dĂ©jĂ siĂ©gĂ© au CPS, en 2004. Mon pays sâengage Ă remplir ses obligations en contribuant Ă la promotion et au maintien de la paix et de la sĂ©curitĂ© en Afrique, Ă participer aux efforts de rĂšglement des conflits et Ă soutenir les initiatives rĂ©gionales pour le rĂšglement des conflits.
Le Togo sâest toujours montrĂ© prĂȘt Ă contribuer, sous lâĂ©gide de lâUA et de lâONU, Ă participer aux opĂ©rations de maintien de la paix. Il a Ă©tĂ© le premier pays Ă envoyer des troupes au Mali, sa prĂ©sence au sein de lâONUCI en CĂŽte dâIvoire date du dĂ©but de la crise. Nous avons Ă©galement un contingent au Darfour.
Câest dire quâen matiĂšre de protection de la paix, le Togo est loin dâĂȘtre inactif.
Republicoftogo.com : LâUnion africaine nâenverra pas de troupes pour le moment au Burundi. Est-ce un Ă©chec ?
Robert Dussey : Je ne le crois pas car le dialogue se poursuit avec les autoritĂ©s de Bujumbura. LâUA a choisi de privilĂ©gier la discussion avec le Burundi et de surseoir Ă lâenvoi dâune âmission de stabilisationâ.
Les chefs dâEtat, soucieux pour certains de ne pas crĂ©er un prĂ©cĂ©dent, Ă savoir lâenvoi dâune force militaire dans un pays sans son aval, sont donc convenus de dĂ©pĂȘcher une dĂ©lĂ©gation de trĂšs haut niveau pour en discuter avec le gouvernement burundais. Lâessentiel est de trouver une issue Ă la crise quelque soit la mĂ©thode utilisĂ©e.
Republicoftogo.com : Outre les guerres civiles et les conflits tribaux, lâAfrique doit fait face Ă la menace terroriste. Comment le Togo compte-t-il mettre Ă profit sa prĂ©sence au CPS pour contribuer Ă la lutte contre la gangrĂšne extrĂ©miste ?
Robert Dussey : Le chef de lâEtat a maintes fois rappelĂ© son engagement Ă combattre le terrorisme par tous les moyens. Il prĂ©conise une coopĂ©ration plus active avec les pays africains et la communautĂ© internationale. ParallĂšlement, il faut sâinterroger sur les raisons de cette montĂ©e extrĂ©miste souvent liĂ©e Ă la pauvretĂ© et au sentiment de certains jeunes qui ne voient pas dâavenir. Au sein du CPS, notre mission consistera dâabord Ă tenter de prendre les bonnes mesures pour anĂ©antir les rĂ©seaux terroristes, mais aussi Ă faire en sorte que la lutte contre la pauvretĂ© soit une prioritĂ© de lâorganisation car tout est liĂ©.
Republicoftogo.com : Le thĂšme de la sĂ©curitĂ© sera Ă©voquĂ© le 15 octobre prochain Ă LomĂ© lors de la confĂ©rence de lâUA sur la sĂ©curitĂ© maritime
Robert Dussey : Effectivement. Les chefs dâEtat et de gouvernement ont convenu de se retrouver le 15 octobre Ă LomĂ© pour parler sĂ©curitĂ©Â maritime et dĂ©veloppement en Afrique. Ils ont aussi souhaitĂ© que le sommet parvienne Ă lâadoption dâune charte africaine relative Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la sĂ»retĂ© maritime. C’est trĂšs important pour aboutir Ă des solutions concrĂštes.