Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
Négociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique

Prof. Robert Dussey

Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
Négociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique​

Interview : « Ce Sommet inaugurera une nouvelle ère de partenariat multilatéral entre l’Afrique et Israël »

Le chef de la diplomatie togolaise, le professeur, Robert Dussey, revient d’Israël où il a, longuement, rencontré le premier ministre chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou. Leurs discussions, du reste, très fructueuses, ont donné lieu à la tenue, du 16 au 20 octobre 2017, du tout premier Sommet Afrique-Israël, à Lomé, au Togo. On se souvient qu’en août dernier, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, avait, lui-même, séjourné au Togo, pendant quatre jours. Une visite officielle au cours de laquelle plusieurs conventions furent signées. L’organisation prochaine de ce Sommet en terre africaine (togolaise) est la matérialisation de la volonté d’ancrage de l’Etat hébreu sur le continent noir.

AFRIQUEDUCATION : Vous venez d’effectuer une visite en Israël, à la demande du président de la République, Faure Gnassingbé, qui vous a permis de rencontrer le premier ministre chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou. Un Sommet Israël-Afrique se tiendra à Lomé du 16 au 20 octobre. Pouvez-vous nous en parler?

Professeur Robert Dussey : J’ai effectué une visite officielle en Israël, les 23 et 24 janvier 2017, au cours de laquelle j’ai rencontré le premier ministre, Benyamin Netanyahou. De nos discussions, il est ressorti la tenue, à Lomé, du premier Sommet Afrique-Israël sur le thème, « La Haute Technologie et la Sécurité ». Ce Sommet réunira les chefs d’Etat et de gouvernement africains et les dirigeants israéliens, pour discuter des questions liées à la haute technologie, la sécurité et le développement. Comme vous le savez, aujourd’hui, l’Etat d’Israël constitue une référence dans les domaines susmentionnés et le continent africain, qui dispose d’énormes potentialités, a besoin de cette expertise de l’Etat hébreux, pour poursuivre sa voie vers l’émergence. Cette rencontre sera, aussi l’occasion pour les hommes d’affaires africains et israéliens de partager leurs expériences et de nouer de nouveaux partenariats. Aussi, puis-je ajouter que dans le cadre de la mondialisation, l’Afrique a besoin de diversifier ses partenaires à l’instar de ce qu’elle fait, déjà, avec les autres. Ce Sommet s’inscrit, enfin, dans le cadre du réchauffement des relations entre Israël et l’Afrique.

Le premier ministre israélien sera présent, à Lomé, tout comme, plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement africains, vous venez de le confirmer. Ce Sommet sera-t-il organisé, aussi, sous l’égide de l’Union africaine ou s’agit-il d’une initiative bilatérale de la diplomatie togolaise à laquelle sont conviés les pays africains ?

Il s’agit d’une démarche individuelle de la diplomatie togolaise et celle-ci découle d’un constat. En réalité, Israël entretient des relations de coopération politique, économique et socio-culturelle, au plan bilatéral, avec de nombreux pays africains. L’initiative togolaise est de réunir les pays africains et l’Etat d’Israël pour définir un cadre global à ses relations en vue de mutualiser les efforts et les moyens afin de réaliser des progrès significatifs sur le plan politique et en matière de développement économique et social. C’est donc le gouvernement togolais en collaboration avec Israël qui mobilise les autres pays africains dans le contexte de ce premier Sommet Afrique-Israël.

Quels sont les résultats attendus lors de ce Sommet ?

Ce Sommet inaugurera une nouvelle ère de partenariat multilatéral entre l’Afrique et Israël et permettra de définir des stratégies communes afin de faire face aux défis sécuritaires et de développement de l’heure. Il est, également, espéré le lancement d’un hub sur les innovations technologiques dont les activités auront pour effet de booster différents secteurs de l’économie, notamment, agricole, médicale, scientifique, etc. Ce grand rendez-vous permettra aux secteurs privés africain et israélien de mieux se connaître dans la perspective d’augmenter les échanges entre l’Afrique et l’Etat hébreux. Ce Sommet sera sanctionné par une Déclaration qui va sceller l’engagement des deux Parties à consolider leurs relations.

Quelle est l’ambition du président Faure Gnassingbé en accueillant ce Sommet qui peut lui attirer quelques ennuis du côté des pays arabes ?

D’abord, il faut relever qu’à travers cette initiative, le président de la République, Faure Gnassingbé, veut jouer un rôle de leadership dans le cadre des relations israé- lo-africaines. Aujourd’hui, le dynamisme de la diplomatie togolaise commande que le Togo puisse se mettre dans la stratégie, en prenant des initiatives tendant à faire de la diplomatie un véritable outil de développement. En accueillant ce Sommet, c’est le rayonnement international de notre pays qui sera affirmé comme, récemment, à l’occasion du Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité, la sûreté maritimes et le développement en Afrique. Ennuis ? Je ne vois pas parce que nous avons de très bonnes relations diplomatiques et une solide coopération avec nos partenaires arabes. Je pense même que la mise en place d’un cadre de coopération entre l’Afrique et Israël favorisera, j’ose croire, la création de canaux de discussions politiques permettant d’avoir des positions acceptables, par tous, sur certaines questions. La diplomatie togolaise, sous la vision éclairée du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, est en pleine expansion. L’organisation de ce premier Sommet Afrique-Israël constitue un nouveau coup d’éclat pour celle-ci et consolide le rayonnement de la République togolaise dans le monde. A travers ce rayonnement, la diplomatie togolaise attire, à coup sûr, des investissements vers notre pays en vue d’assurer le bien-être économique et social des populations.

Source: Afrique Education N°449/février 2017
Propos recueillis par Aristide Koné

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