Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Avant toute chose, je voudrais remercier le Premier Ministre du pays hôte pour leur régime d’hospitalité digne d’un pays abritant le siège de notre auguste Institution.
Je voudrais, aussi, au nom du Président de la République Togolaise, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, qui a tant voulu participer personnellement au présent Sommet, mais finalement retenu au pays dans le cadre des campagnes pour l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu sur le 22 février, féliciter le nouveau Président de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement pour son élection à la tête de notre Institution et féliciter le Président sortant pour son excellent travail de service à la communauté africaine.
Permettez-moi, en outre, Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement, de vous remercier, au nom du Président S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, pour votre grand intérêt à la question des Diasporas africaines et des personnes d’ascendance africaine.
Je voudrais, par ailleurs, exprimer ma gratitude à la Commission pour l’esprit de flexibilité et de grande compréhension témoignés à l’égard de ma Délégation en acceptant d’examiner le point susvisé.
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
La quête d’un changement durable du continent africain passe par la création des conditions favorables au développement d’une société économique, sociale, durable grâce à une capitalisation des compétences, de l’expertise, du leadership de la diaspora africaine, entendue comme l’ensemble « des personnes d’origine africaine vivant en dehors du continent, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité et qui souhaitent contribuer au développement du continent et à la construction de l’Union africaine ».
En effet, dans un monde en convergence vers la mondialisation connexe aux spéculations économiques, financières, digitales et d’autres opportunités transversales, le Togo, à l’instar des autres pays du continent, a démontré sa foi et sa confiance en la force constructive des sœurs et frères qui vivent au-delà des frontières, en multipliant à leur endroit des initiatives qui visent à faciliter leur retour et leur implication dans le développement économique et culturel de leur pays et du continent.
En outre, marquée par des replis identitaires qui se traduisent souvent par le durcissement des conditions de migration, la complexification des mesures d’octroi d’asile, les traitements discriminants subis par les populations d’ascendance africaine, l’Afrique se doit de poser les bases d’une réponse africaine aux questions identitaires tout en élargissant l’approche.
Cette démarche permet de rappeler et de souligner l’apport de l’Afrique à l’humanité ainsi que la riche contribution des communautés d’ascendance africaine à l’histoire.
Le sixième continent, comme la Commission de l’Union Africaine, l’a appelé à juste titre, constitue un pouvoir économique, politique et culturel important qui ne peut nous laisser indifférents. Il représente une communauté historique de valeurs et de cultures, traversée aujourd’hui par des modèles de réussites sociales et professionnelles utiles à l’Afrique.
Tout en félicitant la Commission de l’Union africaine pour l’énorme travail qui est abattu sur les questions diasporiques, à travers notamment les efforts des bureaux régionaux et la Direction des Citoyens et de la Diaspora, je voudrais tout de même plaider en faveur d’une démarche plus engagée de l’Union africaine à l’endroit de nos frères de l’extérieur et des afro-descendants.
Il est constant que les personnes d’ascendance africaine et la diaspora jouent un rôle capital dans l’émancipation du continent, en soutenant le développement et les programmes de l’Afrique à travers des plaidoyers efficaces au sein des organes législatifs et exécutifs de leur pays d’accueil, des sociétés civiles, des ONG, des milieux universitaires. De même, les diasporas africaines, de par leurs expertises et leur poids économique, demeurent des potentielles parties prenantes de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
La diaspora africaine fait partie intégrante de l’Union africaine. L’’article 3 (q) du Protocole sur les amendements à l’Acte constitutif de l’Union africaine (2003) invitait déjà expressément celle-ci à participer en tant que partie importante à la construction de l’Union. En outre, la Déclaration du Sommet mondial de la diaspora en 2012 a reconnu la nécessité de construire des partenariats durables entre le continent africain et la diaspora africaine à travers un dialogue durable et une collaboration efficace.
Dans ce sens, il est impérieux que nous puissions célébrer cette frange importante du Continent qui vit au-delà des frontières de l’Afrique et lui témoigner de toute notre fraternité, tout en lui donnant une place de choix dans la construction de « cette Afrique que nous voulons ».
Pour ce faire, sur les instructions du Président de la République Togolaise, je voudrais ici soumettre à votre appréciation, la proposition de décréter la décennie 2020-2030 comme « Décennie des Diasporas africaines ».
Cette Décennie offrira la chance à la Commission, ensemble avec les organisations représentatives des diasporas africaines, de mener des réflexions en vue de mettre en place une véritable politique diasporique et un plan d’actions solide devant concrétiser le retour et l’implication plus accrue de la diaspora dans le processus de développement du continent.
Elle sera également l’occasion de faire tomber les murs qui entravent le retour des frères d’ascendance africaine des Antilles, des caraïbes et de l’Amérique.
Il s’agira aussi non seulement de célébrer l’héritage et la culture africaine avec ses racines mais également de permettre aux passionnés de la culture africaine de se retrouver en communion avec le continent. La Décennie des diasporas africaines permettra d’augmenter la partialité positive (patriotisme) des diasporas africaines vis-à-vis du Continent.
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
La Décennie des diasporas africaines se veut inclusive et aura comme composantes principales le lancement de l’évènement, une campagne mondiale de sensibilisation et de mobilisation visant à valoriser les racines africaines à travers un plan stratégique de communication et les manifestations-pays.
C’est dans cette perspective que s’inscrit le Forum Economique de la diaspora africaine que le Togo entend organiser sur le thème « Les contributions des diasporas africaines au développement du continent ».
La pression étant forte pour donner la priorité à l’économie, compte tenu des défis à relever en Afrique, le forum ambitionne de jeter les bases d’un cadre innovant de dialogue et d’échanges permanents entre les africains de l’Extérieur, les acteurs étatiques et non étatiques aux fins de créer et de promouvoir des conditions favorables à la pleine participation de ces africains au développement socio-économique du continent. Il s’agit, à travers cette initiative, de renforcer les coopérations culturelles, sociales, économiques et financières entre les communautés africaines dans le monde et le continent.
Le rendez-vous de Lomé, qui sera consacré par une Déclaration, offrira l’opportunité de mener une réflexion sur les mécanismes à mettre en œuvre afin de soutenir les initiatives d’investissements productifs et d’entreprenariat de la diaspora africaine afin d’améliorer et d’accroitre l’impact de ses actions sur le développement économique. Il sera également l’occasion d’échanger sur les moyens pouvant permettre à l’Afrique et les communautés africaines vivant sur d’autres continents de s’entraider.
Somme toute, le Forum de Lomé affirmera aussi que la mobilité des personnes et les stratégies de co-développement peuvent être une solution pour l’intégration des populations d’ascendance africaine et pour l’accession de notre continent à l’émergence.
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
Le moment est favorable à une montée en puissance des diasporas africaines. Cependant, de façon générale, elles se plaignent de ne pas participer et être associées à la mise en place des politiques publiques qui exigent des interconnexions et des transferts Nord-Sud. Et pourtant le potentiel de la diaspora dans le développement de l’Afrique est connu de tous. Il faut donc trouver des leviers pour renforcer l’engagement de notre diaspora en faveur du continent.
En décidant ici et aujourd’hui de déclarer 2020-2030 Décennie des diasporas africaines, nous auront à fédérer les membres de la diaspora et les décideurs ainsi que les membres de la diaspora au niveau national, régional et mondial pour le développement de notre continent.
Je vous remercie !