La première séance du Club Diplomatique de Lomé (CDL) de l’année 2016 s’est déroulée lundi à Lomé sous la présidence du ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey. Cette séance a connu la présence de plusieurs diplomates dont ceux des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Egypte, du Gabon, de l’Egypte, du Sénégal… L’invité du jour n’était autre que le Chef de la délégation de l’Union Européenne au Togo, Nicolas Berlanga-Martinez. Le diplomate européen a développé le thème : « Quelle diplomatie pour les défis et les opportunités du XXIe siècle ? » et avait pour modératrice, Khardiata Lo-N’diaye, la Coordinatrice du Système des Nations Unies au Togo.
L’ambassadeur de l’Union Européenne au Togo a indiqué dans son exposé que la diplomatie traditionnelle a montré ses limites. Il propose une diplomatie publique moderne pour faire face aux défis et a relevé dans son exposé que les diplomates ne doivent plus prétendre représenter exclusivement les intérêts et les valeurs d’une nation ou d’un continent.
Nicolas Berlanga-Martinez estime que pour le XXIe siècle, le défi n’appartient plus à un seul pays ou à un seul peuple mais à toute l’humanité toute entière surtout en matière de lutte contre le changement climatique, la défense de la dignité contre la barbarie, la lutte contre le terrorisme, le racisme, le trafic des êtres humains… qui demandent des réponses collectives au-delà des frontières géographiques des Etats.« Tout cela fait émerger l’idée d’une diplomatie moderne, qui sans être complètement opposée aux attributs de la diplomatie traditionnelle, perd une partie de sa théâtralité pour gagner en transparence, davantage de sincérité, de dialogues francs et surtout plus de créativité pour rechercher des solutions aux grands défis du moment », a déclaré M. Berlanga-Martinez.
Le diplomate européen estime qu’il sera désormais impossible pour un acteur diplomatique de se montrer indifférent de l’opinion publique de son pays d’accueil au nom du principe de la discrétion.« La réalité est que les canaux de la diplomatie de nos jours subissent des interférences. Les détenteurs de pouvoir effectifs sont de moins en moins connus et échappent aux autorités et aux relations traditionnelles entre Etats », a-t-il dit.Pour Nicolas Berlanga-Martinez, la diplomatie du XXIe siècle doit être une diplomatie d’influence et des valeurs. Il propose que de nouveaux acteurs de la diplomatie soient pris en compte. Il s’agit entre autres : les journalistes, les professeurs d’universités, les penseurs, les défenseurs des droits de l’homme, les parlementaires, les artistes, les écoles de cinématographie, les vainqueurs des prix littéraires, les médiateurs, les leaders religieux.
L’orateur demande aux diplomates modernes d’avoir une connaissance palpable de la réalité et suggère une idée de citoyenneté globale dans un monde globalisé et interconnecté.
Le modèle diplomatique doit prendre en compte la diversité sociale, la complexité du réseau d’emploi du pays partenaire, la transparence, propose le Chef de la délégation de l’UE au Togo qui note que la diplomatie moderne doit être une diplomatie d’observation, de proximité et de maîtrise des réalités du pays d’accueil. Pour lui, cette diplomatie doit encourager les réformes nécessaires pour une meilleure gouvernance, les mesures devant anticiper les conflits.
« Je pense que le monde d’aujourd’hui est largement dans une meilleure position que le monde d’il y a quarante ou cinquante ans », a conclu M. Berlanga-Martinez partageant ainsi une vision globale et humaniste de la diplomatie actuelle.
Le Club Diplomatique de Lomé est une association initiée par le Chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey. La prochaine rencontre a lieu dans trois mois et aura pour invité, Khardiata Lo N’diaye, la représentante résidente du PNUD au Togo.