Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
Négociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique

Prof. Robert Dussey

Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
Négociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique​

Club Diplomatique de Lomé: Discours de l’invité Antônio Carlos de Salles Menezes, Ambassadeur du Brésil au Togo

Discours de Son Excellence Antônio Carlos de Salles Menezes, Ambassadeur du Brésil au Togo à l’occasion de la réunion du Club Diplomatique de Lomé du 20 avril 2018.

Excellence M. le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de l’Intégration Africaine, Robert Dussey

Excellence M. le Ministre des Affaires Etrangères de la République du Gabon,

Cher Modérateur et illustre écrivain, M. Kangni Alem,

Chers collègues du Corps Diplomatique et Consulaire accrédité à Lomé,

Ma Chère Collègue Madame l’Ambassadeur du Brésil à Ouagadougou, Burkina Faso

Chers Collaborateurs de l’Ambassade,

Mesdames et Messieurs,

 

C’est avec une immense satisfaction que j’ai accepté votre invitation, cher ami Robert Dussey, pour m’adresser ce soir au Club Diplomatique de Lomé. Et le thème que j’ai choisi,  « LE TOGO ET LE BRÉSIL: UNE PROXIMITÉ GÉOGRAPHIQUE ET CULTURELLE INDÉNIABLE » est recourant dans tous mes discours. J’insiste toujours qu’une grande partie des togolais ont encore une image du Brésil, leur voisin du Sud-ouest, comme celles des enchainés de Platon – avec votre permission, M. le Ministre, et grand philosophe, de mentionner Platon devant vous.

Mais j’ai déjà constaté que la plupart des gens de ce côté de l’Atlantique ne s’aperçoivent pas que des ombres et des échos de mon pays, comme dans l’allégorie du fameux philosophe de l’antiquité grecque. Ils ne se rendent pas compte que de l’autre côté de l’Océan existe un pays immense, de 8,5 millions de kilomètres carrés, qui a beaucoup à offrir au Togo, et à l’Afrique en général. Mais il y a, quand même, des togolais qui ont déjà échappé de la caverne, comme vous-même, Professeur  Dussey, le  Ministre Guy Madjé Lorenzo, les chers amis de l’ITRA, notre modérateur (l’écrivain Kangni Alem), et un bon nombre d’autres qui connaissent la réalité de mon pays. Je fais, donc, un appel, à ces amis que je viens de mentionner, et à tous les togolais de bonne volonté, pour que nous travaillions ensemble et d’avantage pour intensifier les visites des hommes d’affaires et des agents de l’Etat.

Peut-être les compagnies aériennes échapperont aussi de la caverne, et verront, finalement, qu’il y a un marché qui justifie le maintient définitif d’une liaison aérienne entre nos deux pays. Je dis cela, parce que la compagnie Ethiopian Airlines a annulé, en 2017, par la deuxième fois dans une période de trois ans, la liaison aérienne directe qui existait entre Lomé et São Paulo, la capitale économique du Brésil. Mais je dois signaler que cette semaine nous avons, à Lomé, une visite des représentants de l’entreprise brésilienne NUTRIVITA, qui négocient avec le Gouvernement togolais un important contrat de fournissement pour les cantines scolaires du Togo.

Quant à la culture, un personnage littéraire créé par notre modérateur mentionne clairement « les apports indéniables de l’Afrique  à la civilisation du Brésil », et tous les brésiliens sont fiers de cet héritage.  La pratique de la « capoeira » ici à Lomé par un groupe de jeunes hommes du « Zumbo Fitness Studio » aide à maintenir vivante au Togo, cette manifestation culturelle afro-brésilienne. Ils se sont présentés en septembre passé, pendant la célébration de notre Fête nationale, et se présenteront de nouveau, le mois prochain, pendant la troisième édition de la semaine de l’intégration africaine, et pour laquelle le Brésil est, encore une fois, l’invité d’honneur, grâce à votre haute bienveillance, M. le Ministre.

 

Sur le champ de la politique, tout le monde sait que mon pays vit une tempête politique et économique depuis 2016. Mais heureusement les statistiques récentes montrent que la reprise de la croissance économique a déjà commencé. Et il faut toujours souligner que, quels que soient les problèmes observés, le Brésil demeure l’une des plus grandes économies du monde, la septième, et pays membre du G-20 et du groupe BRICS (avec la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud). Ses relations avec les pays d’Afrique de l’Ouest, et avec le Togo en particulier, ont été considérés comme prioritaires depuis des décennies. Il faut souligner que, depuis le début de ce siècle, notre balance commerciale montre des chiffres considérables, tenant compte que le Brésil est souvent mentionné, erronément, comme un pays distant, ou « moins proche », comme dans la publication « INVESTIR TOGO 2017 ». En 2017, par exemple, on a exporté presque 97 millions de dollars en marchandises vers le Togo. Quand à la lutte contre la corruption je voudrais faire mention au thème choisi par la Chancellerie togolaise pour la troisième édition de la semaine de l’intégration africaine, à être tenue le mois prochain, et pour laquelle le Brésil sera, de nouveau, comme j’ai déjà mentionné, l’invité d’honneur : « GAGNER LA BATAILLE CONTRE LA CORRUPTION : UNE VOIE DURABLE VERS LA TRANSFORMATION DE L’AFRIQUE ». Si je remplace « l’Afrique » par « Le Brésil »,  on verra que la lutte contre ce fléau, la corruption, est un élément de plus qui nous unit, en plus de la géographie et de la culture.

Nous aurons une élection très importante en octobre prochain, non seulement pour la Présidence de la République, mais aussi pour le renouvellement de la Chambre des Députés, de deux tiers du Sénat, des Gouverneurs des Etats et des Assemblées Législatives des Etats. Plus de cent millions d’électeurs iront aux urnes. Et je suis absolument sûr qu’en 2019 nous  aurons  un nouveau pays, sous le point de vue politique, où cette bataille va continuer dans l’ordre du jour.  Parlant de la Coopération Sud-Sud, je dois ajouter que le Togo reçoit le soutien du Brésil pour le développement de son agriculture par le biais de deux projets de coopération de l’ABC (Agence Brésilienne de Coopération). Il s’agit du Projet « Cotton4 + Togo », consacré à la production de coton, ainsi que le projet d’appui à l’ITRA-Institut Togolais de Recherche Agronomique, axé sur l’amélioration des techniques de production de manioc, qui sera réactivé bientôt.

En ce qui concerne la formation des techniciens dans la production de coton, en 2017 le gouvernement brésilien a donné un cours d’extension universitaire pour 37 experts africains, visant à la capacitation et au transfert de technologie dans la filière coton, avec cinq togolais parmi eux. Le cours a eu lieu à la prestigieuse Université Fédérale de Lavras (UFLA), état de Minas Gerais, dans le cadre du « Projet Régional pour le Perfectionnement de Techniciens Africains en Production de Coton », qui s’insère dans le plus ample contexte du Projet « Cotton4 + Togo ». Bientôt, en Juin prochain, trois techniciens iront à São Carlos, Etat de São Paulo, pour une activité importante relative à la formation en multiplication de semences.

En plus, le Gouvernement brésilien est pleinement conscient que bien que le Togo soit un petit pays, il a connu un essor économique soutenu au cours des dernières années, avec une croissance du PIB supérieure à 5% en 2016 et 2017, et de 4,4% en 2018, en dépit des effets négatifs créés par les problèmes sociopolitiques, tel que mentionné par la récente mission du Fonds Monétaire Internationale qui est venu à Lomé. Nos opérateurs économiques sont  aussi au courant de que la capitale togolaise est dotée d’un terminal maritime en eau profonde qui sert également d’autres pays voisins, ainsi que d’un aéroport moderne, de dernière génération.

Vive le Brésil. Vive le Togo. Vive le Gabon

Merci beaucoup.

 

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