Lomé, 28 juillet 2018
Mesdames et messieurs les Ministres de la CEDEAO,
Mesdames et messieurs les Ministres de la CEEAC,
Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,
Monsieur le Secrétaire Général de la CEEAC,
Mesdames et Messieurs,
Le Togo se sent honoré à chaque fois qu’il accueille un événement de ce niveau. Je voudrais, au nom du Président de la République Togolaise et Président en exercice de la CEDEAO, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, vous souhaiter la bienvenue dans notre ville cosmopolite où nul visiteur n’est étranger.
Vous êtes chez vous et je vous invite à vous sentir à l’aise. Le poète et dramaturge latin TERENCE auquel certains prêtent des origines africaines disait dans un accent très togolais : « Je suis homme, et je ne considère rien de ce qui est humain comme m’est étranger.» Quiconque visite le Togo constate et vit son régime humaniste de l’hospitalité. Pour le Togo, l’accueil de l’autre, qui qu’il soit, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, est plus qu’un devoir. L’être humain où qu’il arrive, disait le philosophe Kant dans son livre Projet de paix perpétuelle, a doit droit à l’hospitalité. D’ailleurs la valeur d’hospitalité est l’une des valeurs que nos sociétés africaines ont encore à enseigner au monde. Vous ne me démentirez pas !
Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,
Votre présence à Lomé répond à un impératif de l’heure : celui de la coopération interrégionale pour mieux faire face à certains défis cruciaux communs auxquels sont confrontés nos deux régions. Elle traduit l’option capacitante ou capabilisante de la CEEAC et de la CEDEAO pour le travail dans la coopération. Je salue cet esprit entre nos deux communautés régionales et reste convaincu que le projet d’intégration à l’échelle africaine passe par le renforcement de la coopération régionale et interrégionale. L’organisation conjointe de ce sommet est un exemple de coopération intra-africaine bien réussie.
Nous devons intensifier la coopération entre nos communautés. L’organisation conjointe de ce sommet CEEAC et CEDEAO sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme est la preuve que la coopération interrégionale est en marche en Afrique. La coopération, de par son étymologie latine, signifie travailler ensemble à une œuvre commune. La CEEAC et la CEDEAO ont bien compris que c’est ensemble que nous devons assumer la responsabilité de la sécurité de notre espace interrégional et le sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du 30 juillet qui sera sanctionné par une déclaration commune est une très belle illustration.
L’extrémisme violent et le terrorisme où qu’ils soient menacent la paix et la stabilité où qu’elles soient. En se mettant ensemble pour faire face ensemble aux périls extrémiste et terroriste, nos deux communautés ont pris la mesure du danger et compris que l’agir synergique est gage d’efficacité. En prenant l’initiative de ce sommet, les deux Présidents en exercice de la CEEAC et de la CEDEAO ainsi que les deux Institutions communautaires ont compris que la forme qu’ont prise aujourd’hui les défis sécuritaires et les incertitudes qu’ils induisent en termes de développement et de sécurité humaine rend indispensable l’agir synergique. Le défi étant collectif, la riposte ou l’action doit l’être aussi.
La sécurité est un besoin humain vital, un bien public communautaire et interrégional que nous devons défendre à tout prix. « Il y a des guerres justes », dit André MALRAUX dans l’un de ses ouvrages dont le titre est L’espoir. La guerre contre le terrorisme et pour la sécurité et la stabilité régionale et interrégionale est une guerre juste. Pas de progrès et de développement humain sans la paix et la sécurité.
La riposte militaire s’impose contre le danger extrémisme et terroriste, mais elle n’est pas un remède suffisant. Nos deux régions sont appelées à gagner la guerre contre l’ignorance, la radicalisation, les fondamentalismes et les extrémismes. Il s’agit de sevrer le terrorisme de ses terreaux favorables par la prévention qui implique l’éducation à la lucidité. C’est par l’éducation à lucidité que nous aurons raison des endoctrinements, des radicalismes et des extrémismes dont se nourrit le terrorisme. Pour avoir raison du terrorisme, il faut gagner le combat de l’éducation, ici entendue au sens holistique du terme.
En vous réitérant ma fraternelle bienvenue dans notre capitale, dans votre capitale, je vous souhaite bon et agréable séjour à Lomé.
Je vous remercie.