Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration Régionale et des Togolais de l'Extérieur - Togo
Négociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique

Prof. Robert Dussey

Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration Régionale et des Togolais de l'Extérieur - Togo
Négociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique​

RÉUNION MINISTÉRIELLE DE LA COALITION MONDIALE CONTRE DAECH: DISCOURS DE ROBERT DUSSEY

Washington DC, 30 septembre 2024

Chers collègues,

Prenant la parole à mon tour, je voudrais saluer la tenue de cette réunion ministérielle de la Coalition qui nous permet d’apprécier le niveau d’efficacité de la mobilisation internationale contre l’État Islamique. Affaibli en Irak et en Syrie ainsi que privé de sa base territoriale initiale, l’EI s’est vite métamorphosé et orienté vers d’autres régions du monde, notamment au Sahel, en Afrique de l’Ouest et dans la région de la Corne de l’Afrique, où il a trouvé des relais dangereux œuvrant à perpétuer son impact déstabilisateur sur la paix et la sécurité internationales. 

L’État Islamique constitue un défi pour notre sécurité collective et l’engagement international dans le cadre de notre Coalition pour le vaincre doit être le même partout où le mal est présent dans la mesure où on se tromperait de stratégie en focalisant nos attentions et moyens sur une seule région alors que l’EI se diffuse dans d’autres endroits de la planète à travers un jeu d’alliances au service de la terreur. 

Le Togo avait, en rejoignant la Coalition en 2023, la conviction qu’il intègre une plate-forme d’action transnationale et internationale dans le cadre de laquelle il serait plus efficace de vaincre l’État Islamique. 

La conviction du Togo demeure la même et c’est pour cela que je voudrais me féliciter du travail du Groupe de réflexion Afrique de la Coalition et de son Plan d’Action mettant l’accent sur le renforcement de la sécurité transfrontalière à travers des initiatives conjointes et l’utilisation des technologies biométriques, le renforcement de la résilience des communautés, la lutte contre les moyens de désinformation massive, le recrutement des combattants extrémistes, le financement du terrorisme et la prolifération des groupes armés non étatiques. 

Le Togo, dont la partie septentrionale a subi les trois dernières années des attaques terroristes sporadiques, mène une riposte interne contre les tentatives de déstabilisation et je reste persuadé que pour tenir ses promesses, la lutte contre l’EI et le terrorisme international dans ma région en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel demande plus de cohérence et surtout de transparence dans les stratégies internationales.  

Il y a un pan non négligeable des populations de nos régions qui sont convaincues aujourd’hui que certains de nos partenaires ne jouent pas franc jeu dans la coopération contre le terrorisme international. Cela sape la légitimité de la lutte et devrait amener les partenaires à ne pas perdre de vue dans leurs interventions en Afrique les principes de précaution, de prudence, de transparence et de responsabilité. 

Pour finir, je voudrais inviter à tenir compte des pays de l’Alliance des États du Sahel comme des partenaires indispensables dans la lutte contre l’EI et le terrorisme international en Afrique.

L’on ne peut être efficace dans la riposte contre l’EI en Afrique de l’Ouest et au Sahel sans impliquer le Mali, le Niger et le Burkina Faso dans les stratégies malgré les recompositions géopolitiques en cours. 

Je vous remercie pour votre attention.

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