Le Togo frappe avec force à la porte du Commonwealth, cette organisation intergouvernementale dont l’anglais est la langue commune. Le Togo s’est lancé dans le processus depuis 2014 et des missions se sont multipliées ces derniers mois dans la capitale togolaise. Le Togo est-il vraiment sur le pas du Rwanda, deuxième pays africain à rejoindre le Commonwealth en 2009, après le Mozambique ?
Pour sa rubrique « TROIS QUESTIONS A », l’Agence Savoir News a approché M. Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères.
Savoir News : Le Togo se bat pour rejoindre le Commonwealth. A l’étape actuelle, peut-on dire que le dossier évolue à « grands pas » ?
Robert Dussey : Merci. Je voudrais d’abord préciser que le processus d’évaluation se fait en quatre étapes. C’est la deuxième fois qu’une mission du Commonwealth a séjourné au Togo en l’espace de cinq mois. A chacune de leurs missions à Lomé, les experts ont rencontré plusieurs acteurs et institutions de la République. Tout s’est bien passé.
Bref, le dossier du Togo est en bonne voie et nous sommes optimistes pour la suite du processus !
Quels sont les atouts du Togo ?
Le Togo est un pays politiquement stable, où il y a la paix et la démocratie. A cet égard, nous disposons d’institutions politiques, économiques et sociales assez dynamiques, capables de jouer un rôle de régulation en termes de transparence et d’équité à l’égard des citoyens.
Sur les plans linguistique et culturel, le Togo jouit déjà d’une forte tradition anglaise, étant donné que l’anglais est la seconde langue étrangère étudiée dans le système éducatif togolais, mais aussi dans les échanges. Il faut savoir que le modèle anglo-saxon est très bien apprécié par les populations et le Togo a de fortes relations avec les pays anglophones de la région, surtout avec le Ghana (pays voisin) et le Nigeria.
Géographiquement, notre pays a une position stratégique avec d’énormes atouts dont un port en eau profonde, le seul dans la zone ouest-africaine, et qui désenclave les pays de l’hinterland (Burkina Faso, Niger, Mali).
Lomé est aussi une ville carrefour des grandes rencontres internationales, où il y a une forte présence anglophone. Nous avons donc des atouts incontestables pour notre adhésion au Commonwealth.
L’adhésion du Togo lui apportera concrètement quoi ? (par exemple aux plans diplomatique et économique).
L’adhésion du Togo au Commonwealth lui permettra d’intégrer une grande famille de 52 Etats amis et alliés. Le Togo aura la possibilité d’élargir le champ de ses rapports étatiques et de diversifier davantage ses relations d’amitié et de coopération, en se faisant de nouveaux amis et en se rapprochant un peu plus de ses vieux amis tels que la Grande Bretagne, l’Australie, la Nouvelle Zélande, etc.
Sur le plan économique, le Commonwealth, à travers le Fonds pour la Coopération technique (CFTC) et l’Association des pays du Commonwealth, joue un rôle important dans le progrès économique et social de ses membres, en agissant sur leur rythme de croissance économique.
Le Togo qui a un taux de croissance (5 à 6%) pourra bénéficier de ces canaux pour booster son économie. Par ailleurs, sur le plan commercial, le Commonwealth constitue un vaste marché extérieur (plus de 2 milliards de consommateurs) pour les exportations des produits nationaux togolais. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
Source: SavoirNews.net