Ministre des Affaires EtrangÚres, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
NĂ©gociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique

Prof. Robert Dussey

Ministre des Affaires EtrangÚres, de l'intégration Africaine et des Togolais de l'Extérieur - Togo
NĂ©gociateur en Chef du Groupe ACP pour le Post-Cotonou 2020 - Professeur de philosophie politique​

Sauver la Centrafrique du chaos

Afin d’empĂȘcher une dĂ©gradation de la situation en Centrafrique, le vice-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, Jan Eliasson, a demandĂ© Ă  la communautĂ© internationale et au Conseil de sĂ©curitĂ© d’agir.

PrĂ©sentant lundi les recommandations du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, M. Eliasson a prĂ©cisĂ© qu’une opĂ©ration de maintien de la paix en Centrafrique serait dotĂ©e d’une force de 6.000 soldats et de 1.700 policiers pour contribuer Ă  l’Ă©tablissement de fondations d’institutions transparentes et rĂ©gies par l’Etat de droit, a-t-il relevĂ©.

DĂ©crivant un pays au bord du « chaos complet », Jan Eliasson a estimĂ© qu’une approche multidimensionnelle et intĂ©grĂ©e de la crise serait privilĂ©giĂ©e, de mĂȘme que la capacitĂ© de la communautĂ© internationale Ă  exercer une influence politique constructive sur place.

Le vice-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral a d’abord a dressĂ© un portrait en tous points alarmiste de la situation sur place, dĂ©crivant un pays « oĂč l’autoritĂ© de l’Etat a disparu et oĂč la population est en proie Ă  des souffrances dĂ©fiant l’imagination ». « Comme nous le voyons trop souvent en pareil cas, les femmes et les enfants paient le prix le plus Ă©levĂ© d’une telle situation ».

M. Eliasson a Ă©numĂ©rĂ© les violations des droits de l’homme perpĂ©trĂ©es de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e en RCA : recrutement d’enfants-soldats, violences sexuelles, extorsions, arrestations arbitraires, actes de torture ou encore exĂ©cutions sommaires.

Faisant aussi Ă©tat de l’intensification des violences intercommunautaires, qui prĂ©occupent beaucoup le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, le numĂ©ro 2 de l’ONU a prĂ©cisĂ© que si d’anciens Ă©lĂ©ments de la SĂ©lĂ©ka Ă©taient tenus comme premiers responsables de la plupart des violations des droits de la population civile, les agissements des groupes d’autodĂ©fense Ă©taient Ă©galement en cause.

Dans ce contexte, il a constatĂ© que les efforts de mĂ©diation et de paix des Nations Unies Ă©taient entravĂ©s par l’insĂ©curitĂ© grandissante. « Dans son rapport, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral appelle Ă  prendre des mesures pour mettre fin Ă  l’impunitĂ©. J’appelle le Conseil Ă  rĂ©pondre Ă  cet appel, en rĂ©flĂ©chissant notamment Ă  l’Ă©tablissement de mĂ©canismes de reddition des comptes, comme une commission d’enquĂȘte et des sanctions ciblĂ©es », a poursuivi le Vice-SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral.

M. Eliasson a Ă©tĂ© clair : « Les forces armĂ©es et les services de sĂ©curitĂ© du pays n’ont plus la capacitĂ© de rĂ©tablir l’ordre ». « La Centrafrique est en train de devenir le terrain fertile de groupes armĂ©s et d’extrĂ©mistes, dans une rĂ©gion dĂ©jĂ  en proie aux conflits et Ă  l’instabilitĂ© », a-t-il prĂ©venu.

Pour empĂȘcher que la situation ne dĂ©gĂ©nĂšre en conflit ethnique et religieux, voire en une guerre civile s’Ă©tendant aux pays voisins, « il est critique que la communautĂ© internationale et le Conseil de sĂ©curitĂ© agissent maintenant ». Jan Eliasson a prĂ©cisĂ© que l’intervention internationale Ă©tait essentielle pour garantir la prĂ©paration, dans les meilleures conditions, de la tenue des Ă©lections prĂ©vues dans le cadre de la Charte de transition, au plus tard en fĂ©vrier 2015.

Jan Eliasson a dĂ©clarĂ© que l’Union africaine et la CommunautĂ© Ă©conomique d’Afrique centrale (CEEAC) appuyaient toutes deux la transformation de la Mission internationale de soutien Ă  la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) en opĂ©ration de maintien de la paix.

Le reprĂ©sentant du Togo au Conseil de sĂ©curitĂ©, Kodjo Menan, a estimĂ© que le renforcement de la force de paix en RCA Ă©tait une bonne chose. Il a rappelĂ© la mise en garde adressĂ© la semaine derniĂšre par le prĂ©sident Faure Gnassingbé : ‘Si rien n’est fait, la Centrafrique deviendra un sanctuaire pour les terroristes et cela, nous ne pouvons pas l’accepter’.

L’appel du prĂ©sident togolais a, semble-t-il, Ă©tĂ© entendu.

Publié le 26/11/2013

Source : http://www.republicoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Diplomatie/Sauver-la-Centrafrique-du-chaos

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